Médecine scolaire

« Les médecins scolaires sont dans l’impossibilité d’assurer correctement l’ensemble des tâches qui leur sont confiées »

Suite à cette interpellation, je me suis rapprochée du cabinet de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation. Celui-ci m’a confirmé que la politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves de nos écoles fait partie de ses objectifs prioritaires.

Dans le cadre de la réflexion en cours sur les différents métiers de l’éducation nationale, un groupe de travail a entamé une remise à plat des missions des professions sociales et de santé ; ce groupe a envisagé un certain nombre de préconisations, notamment concernant la revalorisation de la profession de médecin scolaire dont l’attractivité mérite d’être accrue.

En effet, l’Académie de médecine a rendu fin octobre 2017 un rapport alarmant : on compte ainsi un médecin scolaire pour 2 000 à 46 000 élèves selon les régions, alors même que celui­-ci est souvent le premier professionnel de santé qui voit les enfants en situation de précarité. Un tiers des postes de médecins scolaires ne sont ainsi aujourd’hui pas pourvus : des rémunérations peu attractives et des missions trop floues expliquent en grande partie cette situation.

C’est pourquoi plusieurs mesures ont d’ores-et-déjà été décidées pour développer l’attractivité de cette profession :

– le régime indemnitaire des médecins de l’éducation nationale a été amélioré pour mieux prendre en compte les fonctions, l’expérience et l’engagement professionnel des médecins;
– les  médecins  de  l’éducation  nationale   «conseillers techniques »  ont  également bénéficié d’une revalorisation et d’une harmonisation  de leur régime  indemnitaire;
– des instructions ont été données aux académies afin de relever le niveau de salaire de recrutement des médecins contractuels, soit une hausse de plus de 4 700 € par an;
– l’accueil et le tutorat d’internes en médecine dans les services de médecine scolaire  est à présent facilité;
– une formation spécialisée transversale en médecine scolaire a été mise en place après le troisième cycle d’études de médecine.

De plus, le 27 novembre 2017, dans le cadre de la définition de la stratégie nationale de santé, la ministre des Solidarités et de la Santé et le ministre de l’Éducation Nationale ont annoncé des actions visant à renforcer l’accès à la santé pour les enfants de 0 à 6 ans :

– il sera proposé aux familles des ressources leur permettant d’assurer à leurs enfants une  meilleure  prévention  en matière de  santé. Ces outils seront intégrés dans la «   mallette des parents », entièrement revue et disponible en ligne  sur http://mallettedesparents.onisep.fr/ ;
– les conventions entre les agences régionales de santé (ARS) et les rectorats seront actualisées pour qu’elles mettent l’accent sur le parcours de santé des enfants de moins de 6 ans ;
– les comités académiques d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CAESC) verront leur action renforcée ;
– à compter de la rentrée universitaire 2018, les étudiants en santé effectueront un service sanitaire de trois mois dédié à la prévention primaire et à la lutte contre les inégalités, notamment dans les écoles, collèges et lycées.

Ces actions participeront à réduire les inégalités sociales et territoriales, contribuant ainsi à la réussite scolaire et éducative de tous les élèves, en intervenant au moment où se développent les compétences et les connaissances utiles tout au long de la vie.

La question de la santé en milieu scolaire est prise très au sérieux non seulement au travers des moyens qui lui sont consacrés – au premier rang desquels la médecine scolaire – mais également dans l’amélioration de la fluidité des informations échangées et des actions mises en œuvre par et entre les différents partenaires concernés.

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