BILLET D’HUMEUR

Nuit de vendredi 17 à samedi 18 février - #DirectHémicycle 

 

Je pourrais (devrais ?) vous parler de la réforme des retraites. Tout - et son contraire - a été dit à ce sujet. Attendons donc que les esprits s’apaisent et que les sénateurs se penchent à leur tour sur les différentes mesures présentes dans le texte.

 

Je souhaitais, à travers ces lignes, poser sans ambages l’ambiance qui est celle de l’Assemblée nationale depuis quelques mois - ambiance qui s’est hélas encore davantage dégradée lors de l’examen du texte sur les retraites.

 

Que ce soit en séance (examen des textes de lois dans l’hémicycle) ou même en commission, le profond respect que j’ai pour la fonction d’élu de la République en général et de parlementaire en particulier ainsi que l’immense estime pour notre très noble institution qu’est l’Assemblée nationale sont dramatiquement mis à mal.

 

Cour de récréation ? Stade de foot ? Plateau télévisé de divertissement ? Et même « cirque » ou encore « ZAD », d’aucuns considèrent…

Le débat d’idées, la contradiction, l’argumentation/contre-argumentation : oui ! Evidemment oui. C’est l’honneur même de notre Démocratie.

 

Mais je suis blessée. Pas personnellement. Mais pour l’image que nous donnons à nos concitoyens.

Au-delà des prises de paroles et attitudes qui dénaturent les sujets de fond, ce ne sont que vindictes, intimidations, menaces, invectives, outrances, interpellations personnelles. Et ce n’est pas, absolument pas !, ma vision de nos débats.

 

Je tiens profondément à notre Démocratie. Je me suis engagée pour la faire vivre. Et pour en être la plus digne possible.  

Aujourd’hui je reconnais avec tristesse qu’il est très malaisé de faire entendre une voix nuancée et construite ; qu’ainsi, hélas, un certain nombre d’entre nous est fortement enclin à ne plus prendre part à ce désastreux spectacle et que pèse un risque réel et dangereux de laisser un tapis rouge à ceux qui ne souhaitent que se mettre en avant (et je pèse mes mots…) et blessent, affaiblissent voire détruisent ainsi nos institutions.

 

Je refuse que notre Démocratie soit mise à mal par certains comportements. Notre hémicycle est le temple de débats : des débats vifs, des visions de notre société différentes, des convictions ancrées, des prises de positions sans concession. L’Histoire de nos grands parlementaires regorgent de tirades qui ont marqué des avancées fondamentales pour notre pays, d’engagements viscéraux, d’escarmouches passionnées mais non de blocages, de violences, d’incitations à la haine, de surenchère, d’hystérisation… 

 

Revenons au principe originel, simple et fort de notre Assemblée : se battre pour des idées et des convictions et non contre des personnes. Elevons nos débats sinon nous sapons notre Démocratie.

Je tenais, en vérité et par honnêteté, à partager avec vous une partie de mon quotidien, au-delà de ce que nous pouvons voir à travers les médias ou réseaux sociaux.

 

Je refuse de laisser à quelques agitateurs dogmatiques nos débats. Nous ne construisons rien dans le chaos et l’outrance. Si mon désarroi est réel, je crois viscéralement à la grandeur de notre mission. Mon engagement pour vous et avec vous est intact. 

 

Certes à bas bruit. Certes dans l’ombre. Certes sans excès. Certes à petits pas. Mais je crois à cette manière de faire. Et d’avancer. 


 

Blandine Brocard

126 rue de l'Université, 75007 Paris.
Permanence sur rendez-vous à Lissieu et Fontaines-sur-Saône
Tél. : 04 37 40 47 80

www.blandinebrocard.com

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