« Pourquoi la hausse de la CSG pour les retraités ? Pourquoi désindexer les pensions ? La hausse du carburant ? »
Vous mettez tout d’abord à l’index la hausse de la Cotisation Sociale Généralisée (CSG) qui, contrairement aux salariés, n’est pour les retraités pas directement compensée par une réduction de charges.
Cette mesure avait été annoncée par Emmanuel Macron pendant la campagne à l’élection présidentielle. Elle vise à sauvegarder notre système de protection sociale en asseyant son financement non plus sur les seuls actifs, comme c’est le cas depuis 70 ans, mais sur l’ensemble des Français, salariés ou retraités, ainsi que sur les revenus du patrimoine, des placements ou encore des jeux.
La situation dans notre pays a en effet fondamentalement changé depuis que notre système de protection sociale a été créé, aux lendemains de l’après-guerre. Les dépenses sociales de la France ont beaucoup augmenté depuis, le taux de chômage s’est quant à lui dégradé, le nombre d’actifs cotisants a considérablement diminué par rapport à celui des retraités qui a pour sa part fortement progressé : il devenait donc nécessaire, pour sauver notre protection sociale, de rééquilibrer les comptes et de changer son modèle de financement : la décision de hausse de la CSG trouve là son origine.
Si 40% des retraités les plus modestes en ont été exonérés, je veux que vous sachiez que nous mesurons parfaitement l’effort qui est demandé à tous les autres. C’est un acte d’une grande solidarité qui va ainsi permettre de sauvegarder le système de protection sociale dont chacun d’entre nous bénéficie.
Vous mettez également en avant la faible revalorisation des pensions de retraite : celles-ci augmenteront en effet de 0,3 % en 2019, et à nouveau en 2020. Cette augmentation correspond en fait à la moyenne des revalorisations de ces quatre dernières années. Si l’on peut donc considérer qu’il n’y a pas de « baisse » ou de « gel » des retraites, il faut néanmoins admettre que ces revalorisations ne sont effectivement pas à la hauteur des évolutions constatées ni attendues de l’inflation.
C’est pourquoi certaines mesures ont été prises afin de protéger les retraités aux revenus les plus faibles, notamment la revalorisation du minimum vieillesse (+ 3,7% en avril 2018 auxquels s’ajouteront deux nouvelles augmentations de plus de 3% en 2019 et 2020).
En parallèle, les retraites complémentaires AGIRC-ARRCO seront revalorisées de + 0,6% dès ce mois de novembre 2018 alors qu’elles n’avaient pas été augmentées depuis 2013.
Des mesures d’allègement des dépenses de santé ont également été annoncées qui bénéficieront particulièrement aux retraités : elles concernent la mise en place progressive du remboursement intégral de certaines lunettes, de prothèses dentaires ainsi qu’auditives.
Enfin, la totalité des retraités sera exonérée du paiement de leur taxe d’habitation d’ici 2021, une grande partie d’entre eux ayant constaté dès le mois dernier la réduction d’un premier tiers du montant de cet impôt.
Pour conclure, vous me faites part de votre mécontentement concernant la hausse des prix du carburant, et vous notez – à juste titre – que le développement des transports en commun conditionne aussi leur plus grande fréquentation. Sur ces points, je vous remercie de prendre connaissance de cet autre « question-réponse » sur lequel j’ai répondu en détail à ces questions.